Archives de mars, 2018

     Bonjour à tous. 

     Et oui, je sais, vous êtes bouche-bée, n’est-ce pas ? 

     Vous venez d’ouvrir votre boîte mail et de considérer, la bouche ouverte et le sourcil en l’air, le courriel annonçant la rédaction d’un nouvel article sur ce blog et ce, seulement 2 SEMAINES après le dernier ! Incroyable, je sais. Moi aussi, ça m’a fait ça quand j’ai consulté le calendrier, j’en étais toute boulversifiée… 

     Et là vous cherchez des réponses, c’est normal.

     Mais comment diantre, a-telle donc fait ?!? Est-elle parvenue à profiter du changement d’heure pour en rajouter, discrètement, quelques unes à ses journées ? A-t-elle vendu ses enfants ? Ou bien a-t-elle juste envie de nous parler sans rien avoir à nous montrer ?… 

     Et bien BOUH à vous ! Mauvaises langues que vous êtes ! (Non mais ça va bien de nous eng… comme ça, oui ?)

     Non, je n’ai pas vendu mes merveilleux chatons énergivores et non, je n’ai pas trouvé d’alternative concrète au manque d’heures que rencontre la plupart de nos journées. Toutefois, je m’en rapproche puisque j’ai découvert récemment un nouveau moment à exploiter dans le diurne déroulement de mon temps : la sieste ! (Pas la mienne, BIEN ENTENDU ! Auquel cas… ça n’aurait aucun intérêt… enfin en tout cas pas pour vous.) Au moins deux fois par jour, mademoiselle choupette et son ami le ouistiti me permettent de m’éclipser discrètement dans mon atelier et j’en suis… HEUREUSE ! 

     À travers les Ateliers de la Caravelle, je fais découvrir, comme vous le savez, la pâte polymère aux plus jeunes via la fabrication de boutons, de perles et de porte-clefs qui accompagnent la création des divers sacs.

     Lors de certaines manifestations, je dois être capable d’enchaîner les ateliers avec des participants spontanés au fur et à mesure qu’ils passent le seuil de la salle dans laquelle je fourmille et ce, en gérant le mieux possible le délicat sujet … des cuissons en décalé. Si, jusqu’à présent, je suis parvenue à ne faire brûler aucune de leurs pièces, je n’en ai pas moins éprouvé quelques sérieux coups de chaud qui m’ont poussé à chercher une alternative à cette contrainte technique. Étant donné la possibilité pour notre association de travailler en plain air, j’ai décidé d’effectuer quelques tests sur un matériau qui m’intrigue depuis un moment déjà, la pâte AUTODURCISSANTE ! (Et ce, même si mon correcteur orthographique nie parfaitement l’existence de ce substantif.)

     Alors… si je puis me permettre… l’appellation « autodurcissante » est un poil exagérée… Si on considère la fragilité de la matière, disons que « autoséchante », bien que très laid, comme formulation, serait largement plus appropriée. 

     Je me suis incroyablement amusée avec cette mousse légère qui aborde toutes les qualités d’une balle ANTI-STRESS.

     Lorsqu’on a l’habitude de travailler une pâte aussi exigeante à malaxer que la polymère, on est presque perdu à écraser entre ses doigts une matière aussi fluide, aussi légère et aussi malléable. 

     Afin de tester le comportement de ce nouveau jouet, j’ai abordé divers approches et techniques simples dont je vous partage le résultat sans plus tarder. 

     Pour plusieurs raisons, (prix, composition, et surtout et vitesse de séchage extérieur) j’ai choisi de tester cette marque (en blanc)

     Et deux paquets de couleur tout de même : 

     Pour commencer, j’ai mélangé mes pâtes et j’ai cherché à réaliser un dégradé avec les tons intermédiaires préparés et cela marche très bien : 

C’est ensuite que cela se complique un chouïa. 

     En tant que polymériste, mon premier désir était, bien entendu de tenter les canes rapides de base. Je me suis donc lancée et en essayant d’aller le plus rapidement possible, j’ai préparé une cane dégradée et une cane iris. Euh… autant vous le dire tout de suite, cette pâte n’est absolument pas prévue pour ! 

     Outre le naturel de sa composition et sa légèreté, sa plus grande qualité réside dans son temps de séchage. 15 minutes à l’extérieur et 24 h au cœur. Et 15 minutes… et BEN C’EST FICHTREMENT RAPIDE !!!!! Trop rapide pour espérer faire adhérer les tranches de canes les unes aux autres sur une boule ou une plaque. De toute façon, la matière est bien trop molle pour parvenir à obtenir des tranches de cane correctes. 

     De plus, si le problème n’est pas flagrant à la réalisation, il se révèle catastrophique au séchage puisque la pâte connaît une légère rétractation lorsque l’humidité s’en échappe, créant de magnifiques fissures entre chaque tranche. 

     Le plus simple est donc d’exploiter rapidement les plaques dégradées à l’emporte-pièce : 

     Oui mais voilà, cette mousse extraordinairement légère est également formidablement fragile. Travailler des fines épaisseurs comme cela avec des enfants garantit une durée de vie aux pièces d’environ… quelques heures. C’est pourquoi j’ai décidé de monter mes formes dans l’autre sens comme vous pouvez l’observer sur le modèle ci-dessus. 

     Après cette première expérience pleine de questions, de « Oooh ! » et de « Aaaah, d’accord », j’ai réfléchi d’avantage aux couleurs et au problème de me fournir et d’ouvrir de nombreux paquets différents lors des ateliers sous peine de voir la grande majorité de cette matière sécher ensuite pour partir à la poubelle. L’idéal est donc de se fournir en blanc de manière importante et de fabriquer ses propres teintes.

    Voici donc l’essai numéro 2, la colorisation. 

     La peinture acrylique fonctionne à merveille. De plus, l’eau qu’elle contient ralentit un tantinet la vitesse de séchage pour une manipulation légèrement prolongée de la pâte. 

     L’avantage de cette alliance est de pouvoir utiliser la peinture des Ateliers de la Caravelle au moment où les participants en sont à l’étape de la décoration peinte de leur sac ou pochette pour un mariage parfait des deux matériaux. 

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     La poudre de craie sèche fonctionne également et est largement moins salissante (oui mais du coup… c’est tout de même beaucoup moins drôle à patouiller) mais elle ne donne permet pas de sortir en dehors des couleurs pastels. 

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     Les brushos permettent une couleur un tout petit peu plus prononcée mais lorsqu’on voit à quel point ils tâchent les doigts et les vêtements, leur utilisation par des petits est à proscrire. 

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     Brushos + paillettes = mauvais goût : 

     L’idéal est donc d’utiliser la peinture acrylique et de permettre  ainsi de créer toutes les couleurs voulues.

     La grande inconnue sera de voir si je suis capable de faire travailler les enfants assez rapidement pour qu’ils puissent manipuler correctement la pâte avant qu’elle ne commence à sécher. 

     Ce qui est assez ironique c’est que j’ai testé cette matière afin de m’ôter une contrainte de gestion des trop longs temps de cuisson et je risque de me retrouver à gérer une contrainte de temps trop rapide de séchage… (jamais contente… toutefois, vous noterez quand même le léger cynisme de la chose.)

     Sinon, d’une manière générale, j’ai vraiment été conquise par ce matériau qui doit être le plus léger que je n’ai jamais vu !

     D’autres essais m’attendent certainement mais je pense d’ores et déjà que je vais l’exploiter dans les semaines à venir. (J’imagine déjà la légèreté des mobiles et autres suspensions à réaliser avec ça !)

     Je vous laisse ici et je m’en vais (re)-ranger mon atelier en prévision de la journée d’atelier sur le kaléidoscope de samedi. (Entre nous… heureusement qu’il y a régulièrement ces journées de stage pour m’obliger à empêcher cet espace de sombrer dans le chaos le plus total.) La session de la semaine dernière a été bien chargée et très productive mais je vous confierai tout ça plus en détails la prochaine fois. 

     En attendant, prenez toujours soin de vous et bonne chasse ! 

     MC

     – Ohé !!!

               (Ben qu’est-ce qui lui prend, aujourd’hui ?)

     – Y-a-t-il encore quelqu’un par là ?

               (Ben… on est abonné à ton blog, marie, en fait donc euh….)

     – Oui ? Aaaah, merci à vous d’être si patients !

               (On n’a pas vraiment le choix, c’est toi qui écrit les articles… et pour ta gouverne, notre patience s’use doucement.)

     7 semaines !!! Sept longues semaines de pluie durant lesquelles je n’ai pas rédigé une seule ligne de ma fimotesque chronique ni malaxé un seul petit morceau de pâte… SNIF…

     La création à proprement parler n’a tout de même pas quitté ma sphère d’activité, non ! Loin de là. Disons qu’elle s’est déplacée du domaine de la polymère à d’autres champ d’expression et si je ne vous ai pas fait part de mes récentes activités artistiques en tout genre, c’est parce que je me suis formellement interdit de transformer ce blog créatif en un site de maman bricoleuse. Non pas que je n’aime pas ce genre de chose, les pages de celles qui prennent le temps de nous faire partager leurs trouvailles, leur imagination et leurs astuces sont parfois une vraie source de petits bonheurs à lire, mais j’ai toujours dans l’idée de consacrer cet endroit à l’exploration du monde des formes et des couleurs et des volumes à travers ce si particulier matériau qu’est la pâte polymère.

     Je m’abstiendrai donc de vous présenter mon récent travail de découpage de carton, de fabrication de théâtre de marionnettes ET des marionnettes qui vont avec, de coffre à trésor de pirate, de pots en crayon-monstres et autres chasses au trésors d’intérieur qui ont été nécessaires à l’occupation de deux semaines de vacances PLUS une semaine de gastro familiale (Oui, je sais, ma vie est dingue ! C’en est presque indécent d’exotisme !) Non, en ce lieu je tiens à continuer de centrer mon propos sur mon thermodurcissable favori. 

     Récemment, ce challenge s’est révélé trop ardu à relever et mes pains de pâte commencent à sécher tristement sur mon plan de travail délaissé. Comme je ne m’étais pas figurée abandonner ma table durant une si longue période, j’avais, bien entendu pris grand soin de tout laisser en l’état, c’est-à-dire, éparpillé à l’air et dans une approximative organisation de l’espace. À présent je comprends que tant que je m’occuperai de mes enfants, notamment de mademoiselle choupette, le travail se fera attendre.

     Le défi d’aujourd’hui consiste donc à vous parler de création polymère sans avoir fabriqué de nouvelle pièce. L’intégralité de mon existence actuelle gravitant autour de l’univers des petits, il est évidemment logique qu’il s’agira là de mon sujet du jour que je m’efforcerai de vous rendre le plus polymériste possible. 

     Pour commencer, voici, à l’adresse de celles et ceux qui ne suivent pas forcément l’activité (euh… c’est là un terme général…) de ma page FaceBook un petit exercice d’identification.

     Selon vous, de quoi s’agit-il ? 

     En postant cette image, j’étais loin d’imaginer l’inventivité dont vous alliez faire preuve.

     J’adore l’effet perturbant et la perte de repères que procure le cliché en macro. Cette échelle difficilement lisible libère votre imagination et permet à votre esprit vagabond de s’autoriser des associations d’idées parfaitement et formidablement incongrues.

     Tout y est passé, des encres figées dans l’alcool aux épluchures de fruits ou légumes jusqu’à ce qu’une autre patouilleuse identifie ce qu’elle aussi avait sur son plan de travail, près de sa perceuse. Oui, vous avez bien vu, et pour les autres, voici la solution : il s’agit de copeaux de perçage des perles associés à quelques morceaux de feuilles métalliques que je n’utilise jamais, le tout simplement regroupé dans une petite bouteille d’eau,la preuve en image : 

    Pourquoi faire me demandez-vous ? Et bien après avoir bien étanchéifié le bouchon de ce petit flacon vide de solution hydro-alcoolique, il est devenu un jouet facile à saisir et fascinant à observer par un bébé. Cette petite bouteille est venue compléter la collection de jouets fabriqués maison.

     Si la réalisation de ces objets ludiques me ravit et m’amuse beaucoup, je l’avoue, elle est, en revanche, une source désappointement pour mon cher et tendre qui constate, l’oeil dépité que OUI,  avec le temps, je vais finir par trouver un usage à chacune des choses injustement étiquetée « inutiles » et « juste bonnes à jeter » que je m’entête à conserver depuis des années. (Vous verriez mon dragon réalisé à partir de mes chaussettes trouées de la fac…. il est très chouette. Oui, vous avez bien lu, de la fac… ben quoi, c’était hier, non ?…) 

     Dans la foulée, je me suis donc lancée dans l’exploration de toutes ces choses entrées en ma possession pour être aussitôt délaissées dans mon atelier ; rubans et lanières de cuir achetés pour réaliser des bracelets jamais finis, perles en bois sensées alléger des mobiles, plaques de textures n’ayant donné que des hidden magic raté voire n’ayant jamais été exploitées, perles de chutes de canes et restes de disques de mobiles, bref, l’objectif était d’utiliser un matériel déjà existant et le combiner de manière à créer un panneau d’activité pour mademoiselle choupette. Ce qui est bien c’est que durant la confection, c’est bien moi qui me suis amusée. 

     Voilà ce que cela a donné : 

     Les anneaux se décrochent, les perles en haut à droite tournent autour d’un axe vertical, les disques noir et blanc sont fixés sur des bouchons à dévisser et les grosses perles allongées tournent autour d’un axe horizontal. Elle adore vraiment son panneau et s’y amuse pas mal mais l’erreur que j’ai faite est de ne pas l’avoir dimensionné pour elle. Selon l’esprit de contradiction qui caractérise bon nombre de bébés, peu importe de quel côté elle se trouve du calendrier qui sert de support à l’ensemble, elle cherche invariablement à attraper quelque chose qui se trouve hors de sa portée… et elle finit par s’énerver de ne pas y parvenir. Je saurai. 

     Dès lors, mon atelier s’est transformé en une sorte de caverne aux trésors dévoilant à chaque nouvelle boîte des joyaux oubliés. J’ai donc ENFIN trouvé un usage aux paillettes qui traînaient au fond d’une boite de perles en bois et aux perles cotillons qui me servaient à fabriquer des perles creuses. Quelques chutes de perçage de perles, un peu de colorant alimentaire, parfois un peu d’huile, une poignée de perles de rocailles kitsch et brillantes achetées par erreur sur internet et le tour est joué, vous avez de quoi faire des bouteilles sensorielles différentes. 

     Si les bouteilles de couleurs plaisent pour être regardées, elles sont un peu lourdes à manipuler et se font incontestablement détrônées par la première que je vous ai présentée ainsi que celles de droite qui font du bruit. 

     Bon, laissons un peu l’univers des jouets de côté. 

     Afin de respecter un peu mieux mon thème, je vous présente le dernier lutin qui était sorti de mon atelier pour aller décorer la chambre de ma nièce qui est du même âge que ma choupette : 

     Et enfin, l’exposition annuelle à la boutique des artisans créateurs jurassiens de Nozeroy est en place pour 2018. Vous y retrouverez le travail d’une quinzaine d’artisans différents et de nouveaux petits personnages sur mon stand : 

   Il s’agit de porte-clefs dont le dos est décoré avec la cane réalisée avec la translucide et le claygun lors de l’atelier de Bettina Welker au symposium 2016 (quand je vous dis que je finis TOUJOURS par exploiter ce que j’ai !)

 Voila… mon temps libre touche à sa fin autant que mes idées pour cet article. 

Il me reste donc à vous souhaiter de douces semaines à venir en espérant pouvoir vous montrer de nouvelles choses très bientôt. 

Prenez soin de vous. 

MC