Bonjour chers Vous toutes et tous !
L’insolent soleil de cet après-midi d’équinoxe de printemps me conforte dans l’idée de rédiger un article du renouveau. Quelle meilleure occasion que ce basculement annuel pour vous faire part des expériences que La Perle Rouge connait dans son atelier… (expérimentations menées en pointillés lors des moments durant lesquels je parviens à m’y isoler.)
Ce dont je voudrais vous parler aujourd’hui me trotte dans la tête depuis un long moment déjà mais entre l’idée d’une chose et sa concrétisation, il peut y avoir, comme vous le savez tous, tout un monde… voire même un univers.
Le travail que je vais vous présenter n’est en aucun cas aboutit (ben vas-y, Marie, prépare le terrain aux critiques sans trop te mouiller) mais revêt plutôt les intéressants aspects d’un balbutiement créatif prometteur. (mouaih… bien rattrapé)
J’arrête ici de tourner autour du pot et je vous explique.
J’ai décidé de coupler, à mon travail sur la polymère, un second matériau et mon choix s’est porté pour de nombreuses raisons (que je ne détaillerai pas aujourd’hui sous peine de vous voir décrocher avant la fin du paragraphe) sur la chambre à air recyclée ! (de la chambre à air ? c’est à dire ?!? / Ah oui, j’ai déjà vu des trucs, on peut faire pleins de choses avec ça ! mais avec la polymère ?..)
Afin de parvenir à vous faire plus aisément le récit du lancement de mon épopée chambre à airesque (mon Dieu ! Tout un univers de mots-valises s’ouvrent devant moi !), j’ai décidé de vous le présenter sous forme de la déclinaison des numéros d’étapes que j’ai connues, le tout agrémenté de mes habituels commentaires entre parenthèses (oui ! j’ai re-craqué à ma tendance aux digressions en italique…).
étape 1 : Récupérer la matière première. (ben oui, je sais ça parait plutôt évident mais après tout, ça reste tout de même le point de départ. Heureusement que les papas ont tout un trésor dans leur garage pour commencer ! Pour la suite, ma foi, je tiens un intéressant système de troc entre chambres à air de vélo et bijoux réalisés à partir du dit matériau.)
étape 2 : Mettre au point son protocole de nettoyage. (Ce qui a permis de perfectionner également le nettoyage de l’artiste…)
étape 3 : Parvenir à couper ce fichu matériau élastique. Échouer et se rendre à l’étape suivante.
étape 4 : Trouver de nouveaux outils. (Ben oui, nouveau matériau, nouveaux outils… Je garde quelques souvenirs émus de ces achats en magasins de fournitures pour les professionnels… c’est toujours un grand moment de venir commander un emporte pièce et un cutter rotatif en déposant son grand bébé sur le comptoir entre les perceuses et les forêts… hé hé.)
étape 5 : Essayer de ne pas emporte-piécer sa table. (suis-je vraiment obligée d’ajouter un commentaire ?)
étape 6 : Éviter la crampe de la main et se maudire de son idée qui nécessite 200 trous en utilisant un emporte-pièce rotatif. (Mais si, vous savez ce que c’est : c’est ce qu’on utilise pour percer les trous dans une ceinture.)
étape 7 : Tester des montages et vivre l’étape 8.
étape 8 : Se rendre compte du fossé abyssal qui sépare l’idée esthétique et conceptuelle au départ de sa création et la réalité concrète de ses capacités à la servir. → réviser ses ambitions à la baisse.
étape 9: Faire ENFIN quelques prototypes et les porter afin de vérifier leur confort et leu solidité. (Aucun soucis de ce côté-là, j’ai rarement vu un matériau aussi résistant…)
étape 10 : Se rapprocher un peu plus du but initial consistant à marier ce nouveau matériau de recyclage à la pâte polymère.
étape 11 : Avoir envie de partager ça avant d’aller plus loin et trouver un fichu titre avec un bon jeu de mot. (un simple jeu de mot tout court suffira… ne pas se mettre la pression)
étape 12 : Vous montrer les photos dans l’ordre d’exécution.
Allez, c’est partit ! je vous présente les tout premiers prototypes (y en’a t-il vraiment d’autres ?) de bijoux travaillés à partir de chambres à air recyclées :
(Naaaan, ça c’est le matériau brut ! M’enfin !)
(Ah oui, au passage, je vous présente mon nouveau cou ! Il mériterait de voir un peu le soleil, vu sa pâleur mais il moins bavard que mon précédent qui avait une tête !)
Le principe des morceaux découpés, percés et enfilés permettent déjà à eux seuls un certain nombre de créations.
Sa version aérée par des perles plus grosses que les petits disques en polymère :
Une bonne centaine de lamelles à percer (→ crampe) et bien sûr les boucles. (qui rendent bien mieux portées mais bon… pas de tête, donc pas d’oreilles, quoi…)
Tandis que je montais mes lamelles, je n’ai pas pu m’empêcher de me demander ce que donnerait le montage de Carol Blackburn. Et bien il rend évidemment super bien, avec une petite tendance au comportement du cuir dans sa souplesse rigide. (sans doute rapport au « tressage »)
Une paire de boucles avec le reste des lamelles ; montage « feuille » comme je l’appelle :
J’ai poursuivi mes essais avec le seul outil alors à ma disposition en plus de mon emporte-pièce rotatif ; mes ciseaux.
J’adore son côté « hérisson » mais je vais être honnête avec vous, je ne l’ai pas encore porté pour vérifier que le côté « épineux » n’ait de piquant que son visuel.
Mes emporte-pièces à frapper étant enfin arrivés dans mon atelier et s’étant synchronisés avec un peu de temps sans enfant malade, j’ai pu m’attaquer à cette chambre à air de tracteur histoire de voir ce que je pouvais bien faire avec une telle épaisseur.
(pas ma plus grande fierté…mais m’a donné des idées !)
Je me suis même payée le luxe de tester un petit sac (sourire narquois de mon amie qui m’a susurrée : « tu vois que tu vas y venir, à la couture !)
(tentative d’exploiter le pli de certaine chambres à air de vélo… à améliorer.)
Mes emporte-pièces à frapper m’ont permis de réaliser des trous d’un diamètre un peu plus grand que je pouvais faire jusqu’à présent et j’ai donc réalisé quelques bracelets manchettes très confortables à porter :
Et avec les disques découpés, j’ai testé un montage de boucles qui m’a inspiré pour l’avant-dernier collier de cet article.
Voici enfin mes deux derniers colliers et bien évidemment, il s’agit de mes préférés.
Ce sont les premières pièces qui marient les deux matériaux d’une manière un peu plus proche de ce que j’imagine.
Celui-là me séduit des deux côtés et je ne parviens pas à opter pour un sens…
Ses boucles simples :
Durant mes tests de montages, je me suis légèrement arraché les cheveux (étrange paradoxe…) et je suis parvenue à réaliser la spirale que j’avais en tête :
Trouvant que c’était, en tout cas de cette taille, un peu complexe à porter en collier, je l’ai décliné en suspension :
Je l’adore, surtout quand elle tourne (je ferai une courte vidéo sur FB… dans le bon sens parce que pour l’heure, j’ai joué en amateur…)
Voilà. Je m’arrête ici. J’aurais des centaines de choses à vous montrer… quand elles seront passées de ma tête à mes mains !
Pensez (un peu, pas de pression inutile, là non plus, hein) au changement d’heure et accueillez ce printemps du mieux possible, le pauvre, il trépigne.
Prenez soin de vous et à bientôt !
Marie-Charlotte
Bonjour,
Waouh ! Que ces créations sont belles ! Je bidouille un peu dans tous les domaines, j’ai un blog qui permet de partager mes activités. J’ai une petite question concernant les chambres à air. J’utilise celles de vélo, j’ai fait quelques bijoux et petits objets, et je voudrais bien qu’ils ressortent bien noirs… Que faire ? Un peu d’huile ? Merci d’avance et encore bravo pour vos œuvres !
Amitiés
Marie (Marietouzazim.blogspot)
super…quelle maîtrise de la matière pour les premiers essais !
par contre, attention, la chambre à air vieillit moyennement bien, elle risque de devenir cassante, voir se déliter (au bout de qq années tout de même) j’avais un collier en fines lamelles de chambres à air et il est devenu tout moche, importable…
faut il de temps en temps « nourrir » la chambre à air ? sujet à creuser…
(et sempiternels regrets : mais pourquoi j’habite si loin ???)
pleins de belles créations !!!
Bonjour Telma.
Effectivement, comme tout matériau souple, le caoutchouc subit aussi les effets du temps (et c’est rassurant, quelque part).
Je pense que tout dépend déjà de l’état initial d’usure du caoutchouc qu’on utilise pour les créations et ensuite, oui, bien sûr, il y a un travail d’assouplissement et de « réhydratation » que j’effectue avant de créer mes pièces. Peut-être que cette étape a été négligée sur ta pièce ?
En tout cas merci tout plein, le temps nous dira le reste !
Bonne fin de journée à toi !
Super idée c’est génial vivement que je puisse m’en offrir
Hé hé ! Merci beaucoup !
Réutiliser des chambres à air ! C’est plutôt gonflé, pffff , facile ! 🤣 Sans les photos pour illustrer, je n’y aurais pas cru. Le résultat est bluffant, c’est en effet très prometteur. Mais tu as dû te faire mal aux doigts pour faire tout ça ! J’admire ta patiente et ta persévérance. Bonne continuation à toi !
Marie-Laure
Rôôôô ! Je suis presque déçue de ne pas l’avoir vu, ce jeu de mot-là ! Mais pas d’inquiétude, je sens qe je vais être inspirée dans les semaines à venir, hi hi.
Et c’est vrai que je me suis un peu violentée les mains en perçant. Ce ne sont pas du tout les mêmes gestes que pour la polymère mais le mariage des deux est prometteur, je trouve.
En tout cas merci beaucoup !
Bonne journée !
Biz
Très joli 🙂 Vous êtes une artiste Bravo !
Merci beaucoup à vous.
Passez une bonne journée.
Hahaha il n’y a que toi pour oser de telles inventions. Les chambres à air se recycle, mais en bijoux ne n’y aurais pas songé ! Et tu t’en sors super bien en plus, bravo. Avec la chambre du tracteur, tu m’as bien fait rire … tu as de quoi voir venir ! bises
Coucou !
Ce n’est pas encore très très répandu mais il y a déjà de superbes créateurs. Le plus souvent, ils font des sacs en remplaçant le cuir par la chambre à air.
J’ai passé des heures à baver devant des bijoux finement découpés et je m’imaginais tout une série de motifs personnels avant de comprendre que les pièces qui e faisaient rêver étaient découpées au laser… snif… de belles heures d’exploration devant moi m’attendent !
Bises à toi !
Chère Marie, je bénis le jour, déjà lointain, où j’ai emprunté le chemin qui mène à ton blog. Ta créativité, ton talent épistolaire et ta bonne humeur me réjouissent. Je suis totalement fan du premier collier et du dernier, pour celui-là je suis très admirative du travail de montage, tu as dû en baver, pour le premier la courbure naturelle du matériau lui donne un tomber parfait, surtout au centre où tu intercales des pièces plus petites, ce qui lui donne un petit côté franges très sympa, j’adore le noir et blanc mais j’imagine des couleurs peps, ça doit être top aussi (non pas du violet !) Ces débuts sont très prometteurs… bisous
Coucou toi !
Ah quel bonheur de voir un de tes commentaires apparaître, je sais à cou sûr que mon ego se verra rougir un peu et … mon Dieu que ça fait du bien !
Je sens que ce matériaux de récup’ a de belles heures devant lui dans mon atelier et que je n’ai fini de percer à jour ses multiples capacités de mise en valeur de la polymère (oui parce que ça reste mon idée, tout de même).
En tout cas je me suis autant amusée à faire mes tests qu’à rédiger mon article et je suis ravie qu’il te plaise.
Bonne journée de printemps à toi !
Bisous !
bonjour, beaux travail, mais j’ai le même questionnement, l’odeur, sachant que ce matériau en dégage un, persistant. bonne journée.
Bonjour et merci.
Je crois que les premières clientes seront les mieux placées pour me faire leur retour sur cette question mais en ce qui me concerne, je n’ai éprouvé absolument aucune gène en portant certains de mes prototypes. Il faut dire que mes étapes de nettoyage du matériaux sont rigoureuses.
Bravo. Malgré ce que tu veux bien nous dire, tes créations sont déjà bien abouties. Tu maîtrises bien la chambre à air 😏 je ne peux pas dire que j’aime toutes les créations (par honnêteté), mais beaucoup sont très jolies et mettront bien en valeur les cous qui les porteront. Bravo 👏 j’adore le premier collier et celui qui est en torsade.
Merci ! C’est vrai que c’est un galop d’essai et que pour pas mal de pièces ici m’intéressent pour un de leur détail plus que par le rendu fini. De quoi m’occuper pendant un moment, je pense !
Ouah très sympa tout ça !!!Mais heu ….ça ne sent pas le caoutchouc ?parce que je me dis que l’odeur ça ne doit pas être terrible terrible 😉 !!!
Les chambres à air de tracteur sentent plus fort mais je n’ai pas encore peaufiné mon système de nettoyage sur celles-ci. Celles de vélo sont vraiment très nettoyées et je n’ai pas trouvé d’odeur dérangeante en les portant. Cela va faire partie des choses à observer avec le temps, je pense.